En retravaillant une étude de Luis Gougaud.
Le rite de la fraction dans les liturgies latines non romaines
Enrico Mazza
Abstract
Dom Louis Gougaud is a historian of the Church who wrote a lot on Celtic Church, monasticism and liturgy. In 1909 he published an article on the breaking of the bread in the Celtic liturgy, noting that according to sources, this liturgy knew two rituals of breaking of the bread: the first, conceived as the «breaking of the body», was a symbol of the passion and death of Christ on the cross, while the second was only about preparing bits of bread for the communion, with only a practical function, although laden with different symbolical meanings. Following Dom Gougaud’s pathway I came to the same conclusion on the symbolic meaning of the first breaking. I emphasized that it had no functional meaning and that it should be interpreted as the proclamation» of the passion of Christ, actually so. Having studied different sources, mostly Isidore of Seville and Ps.-Germanus of Paris, I came to the conclusion that the said symbolism should be called «sacramental». Therefore the breaking would have a sacramental value, parallel and complementary to that of the anaphora. Through this prayer the bread and wine become body and blood of Christ, and through the fraction the bread and wine become in the same form as during the Passion: broken body and blood spilt.
Résumé
Dom Louis Gougaud a été un historien de l’Église qui a beaucoup écrit sur l’Église celtique, sur le monachisme et sur la liturgie aussi. En 1909 il publia un article sur la fraction du pain dans la liturgie celtique, en remarquant que, d’après les sources, cette liturgie connaissait deux rites de fraction : le premier, conçu comme “fraction du corps”, était le symbole de la passion et de la mort du Christ sur la croix, tandis que le second était pour la préparation des morceaux de pain pour la communion, avec une fonction seulement pratique, donc, quoique chargée de différentes significations symboliques. Je me suis mis dans le sillage de Dom Gougaud et j’ai partagé sa conclusion sur la valeur symbolique de la première fraction. J’ai souligné qu’elle n’a pas de valeur fonctionnelle et qu’elle est à interpréter comme “proclamation”, de la passion du Christ, d’une manière réelle. Après avoir exploité les différentes sources, et surtout Isidore de Séville et Ps.-Germain de Paris, j’ai pu conclure que ledit symbolisme devrait être qualifié de “sacramentel”. La fraction, par conséquent, aurait une valeur sacramentelle parallèle et complémentaire de celui de l’anaphore. Par cette prière le pain et le vin deviennent le corps et le sang du Christ tandis que, par la fraction, ils reçoivent la même forme que le corps et le sang du Christ eurent dans la passion : corps rompu et sang versé.
Enrico Mazza est professeur honoraire de liturgie à l’Université Catholique de Milan, au Studium théologique de Reggio d’Emilie et à l’Institut Pontifical de Liturgie de l’Athénée St. Anselme de Rome.